En mars 2016, à la suite du suicide par défenestration du Professeur Jean-Louis Megnien, nous avions publié une chronique afin d’alerter sur le risque suicide très élevé dans le milieu de la santé, de même dans le quotidien Le Monde, sous couvert de l’association internationale sur la souffrance au travail dont nous sommes membres, afin que les mécanismes de harcèlement moral à l’hôpital soient reconnus et qu’il y soit mis fin. Nous prônons une analyse sociologique et psychologique de ces mécanismes de toute urgence, mécanismes pervers qui prennent corps dès l’enseignement de la médecine à l’université et nourrissent des luttes claniques dans le cadre de l’exercice professionnel, sans réponse malheureusement du ministère de tutelle. Les lieux où l’éthique et l’empathie doivent régner par dessus-tout sont devenus des couloirs de désespoir et de solitude face à un système en crise économique qui n’apporte aucune réponse.

Nous remercions le site infirmiers.com d’avoir relayé ces publications à la suite du suicide dramatique de 5 infirmiers à l’été 2016 et ce jour le syndicat hospitalier du Cantal qui a consacré son édition à notre publication, après avoir, avec délicatesse, sollicité notre autorisation préalable.

En ce jour de grève nationale des infirmières et infirmiers, le suicide des professionnels de santé illustrant malheureusement les alertes que nous lançons depuis plusieurs années sur les liens entre les conditions de travail et le passage à l’acte dans la fonction publique, il convient de soutenir la prévention du suicide et de rappeler que le suicide dont le facteur déclencheur est le travail ne peut et ne doit pas exister.